Au départ de ses activités, en 2012, Jappoo a mené une réflexion sur les actions possibles à mettre en place pour activer une solidarité internationale en faveur des paysans du bassin arachidier. Ce travail a démarré par une étude de terrain sur les besoins en formations agricoles. L’action de La vache de la solidarité a rencontré un vif succès auprès du public et nous a permis d’acheter des vaches qui serviront d’apport et d’encouragement dans le cadre d’aide à l’installation des jeunes sénégalais.
Par la suite ,Face aux difficultés pour trouver des financeurs qui nous soutiendraient dans notre démarche de creation de centre de formation agricole, nous avons décidé de développer nos compétences. En 2014 l’association ALFANG (Alliance Locale pour la Formation Agricole Nouvelle Génération) voit le jour et travaille sur un programme de formation qui va débuter en février 2015 avec la première promotion.
Depuis lors, et malgré les obstacles et les moyens du bord, nous avons progressivement réussi à maintenir une activité de formation agricole pour démarrer aujourd’hui un véritable projet de Centre de Formation agricole Solidaire à Keur Mbaye Maty sur la commune de Diossong.
En partant des constats que pour être efficace les actions doivent naitre d’un besoin des gens du terrains et que ces mêmes personnes doivent s’approprier le projet en étant les principaux acteurs tant dans la réflexion que dans la mise en place, nous avons longuement discuté et reparti les rôles du partenariat entre JAPPOO et ALFANG. En axant le travail sur le mode collectif en interne et en externe nous favorisons la communication au sein de nos deux associations avec des contacts permanents pour atteindre nos objectifs communs.
Ce qui est simple à noter sur le papier d’une convention se complique lorsqu’il faut le rendre réalisable surtout quand les différences de culture et d’éducation nous a enseigné le contraire. Ce qui pourrait s’afficher comme une faiblesse devient une force dès lors que l’on comprend l’importance et l’ouverture qu’engendre le collectif. Le lien entre les adhérents devient l’atout principal des associations qui se nourrissent et vivent grâce à l’énergie qui en découle. C’est cette énergie qui va permettre d’obtenir des solutions et résultats à l’insertion professionnelle et au développement personnel des jeunes sénégalais. Une autre vision de leur avenir, hors celle de l’émigration peut alors se mettre en place.
-« les donneurs de leçons » Le copier/coller : la plupart de nos systèmes de production NE SONT PAS ADAPTABLES EN AFRIQUE. (Climat ; production, commercialisation) le contexte est totalement diffèrent.
-« les dons seuls » Distribuer de l’argent sans accompagnement au projet est la porte ouverte à des aberrations extrêmes pour couvrir des dépenses non mentionnées.
-« Les prêts financiers » Faire s’endetter des paysans pour les aider à investir alors qu’ils n’ont pas de capacité de remboursement les fragilise encore plus ! Sans parler des taux d’intérêts exubérants que les banques proposent aujourd’hui aux ruraux sénégalais !
« Les projets trop ambitieux » Ils peuvent entrainer facilement des détournements d’argent : devis surestimés, frais de fonctionnement disproportionnés, salaires exagérés. Et au final juste 20% du budget investi dans les projets pour l’amélioration du travail des paysans ! Pour JAPPOO : Aider ALFANG ce n’est NI donner des leçons NI donner de l’argent aux agriculteurs NI faire de prêts avec intérêts NI faire l’apogée de l’argent facile Mais c’est : -Etre à l’écoute, partager, proposer de la formation solidaire adaptée aux besoins -Offrir du cheptel aux jeunes pour encourager leur installation (avec engagement de suivi sanitaire) – Former les jeunes à l’éducation financière et leur permettre D’accéder aux prêts par leur travail à la ferme expérimentale. – Faire barrière à toutes sortes de tentatives de corruption ! La notion d’association locale permet de contrôler les mouvements financiers abusifs
5 .par l’implication au volontariat déterminé et engagé dans ce combat. L’énergie déployée, pour réfléchir à un système d’organisation qui répond aux préoccupations des ruraux sénégalais, est un travail considérable. ALFANG et JAPPOO sont encore de petites associations, mais notre projet de formation agricole est plus avancé dans la réflexion et le mode opératoire que bons nombres d’organismes. La volonté qui nous anime prend sa source dans une prise de conscience collective pour agir en faveur de la ruralité ; Il n’y a plus de frontières, plus de pays quand on échange sur le problème de l’exode rural. Qu’on soit en France, au Sénégal ou ailleurs, nous ne pouvons pas parler de l’agriculture autrement que mondialement ! Le lait produit en excès ici est vendu en poudre de lait là- bas. L’arachide produit là- bas est vendue ici . Les échanges, les rencontres, le savoir et le savoir-faire, sont autant de raisons qu’il est donné à JAPPOO et ALFANG pour continuer d’exister.